Pierre Procureur s’intéressait à la grammaire latine, et fut l’ancêtre-même du concept.

Mais qui était-il ? On l’imagine méticuleux pour ne pas dire crispant. C’est tout l’inverse . Il s’agissait surtout d’un humaniste dont le plaisir consistait à partager son immense savoir.

Une vie de septuagénaire

Pierre Procureur est né à Ath vers 1530 et mort à Mons en mai 1603. Il a fait ses études collégiales dans sa ville de naissance, Ath, puis il a choisi de suivre des cours à la faculté des arts de l’université de Louvain qui possédait déjà en ce temps-là une excellente réputation.

Le professeur de grammaire

Le 26 mars 1552, il a été classé vingt-sixième de sa promotion. En conçut-il des regrets de n’avoir pas obtenu la première place ? Il est en tout cas certain que chez ce pédagogue né la première motivation consistait à divulguer son savoir. Pierre Procureur adorait enseigner. Il franchit brillamment toutes les étapes et il devint un enseignant reconnu. En 1575, il prit alors la direction du nouveau collège récemment créé en 1570 par la ville de Binche. En 1979, sa réputation grandissant incita le conseil de la ville de Mons à le nommer régent du collège de Houdain.

Le grammairien

Las ! Cette nouvelle vie lui plaisait, mais il lui manquait l’essentiel. Il abandonna en 1584, après 5 ans de fonction, sa tâche de régent. Pierre Procureur était un grammairien. Grammairien il est redevenu. La ville lui laissa toutefois son logement pour « l’affection que ledit maistre a porté pour dresser la jeunesse ».
Ses œuvres de grammaire ont été publiées en trois parties et firent autorité tout comme en latin on parlera plus tard du Gaffiot, Félix Gaffiot pour les intimes de la traduction latine.
La somme de travail était gigantesque. Après la mort de Pierre Procureur, plusieurs auteurs redécouvrirent le monceau de tout ce qu’il avait réalisé et sa grammaire, puis celles qui s’en inspirèrent devinrent une référence tout d’abord, bien sûr au collège de Houdain puis au collège de Binche, à l’école latine de Braine-le-Comte et peut-être dans d’autres établissements.
Ce type de grammaire restera classique. Ses œuvres de grammaire classique ont conservé leur valeur de manuel classique. Grâce à Pierre Procureur, la grammaire latine se gravait dans la mémoire des étudiants. Sa perfection contribua ainsi à perfectionner des générations d’étudiants à la langue latine. Les manuels étaient certes encore très rébarbatifs, mais la formulation sous forme de distiques (des strophes de deux vers) contribuèrent à en faciliter la mémorisation. C’est à lui que l’on doit des phrases du type : « Les verbes du premier groupe se terminent par er ». « Toute phrase commence par une majuscule et se termine par un point ». Pénible, mais efficace.

Bibliographie

— Brevis Epitome totius grammaticæ latinæ, ex variorum grammaticorum et probatorum scriptorum libris, interpretationibusque, unde sensus à pueris facilè elici possit, illustrata (1591) ;
— Grammaticæ latinæ, liber secundus. In quo Syntaxis seu apta vocum consecutio traditur (1591) ;
— Grammaticæ latinæ, Liber tertius. In quo de Prosodia & arte Metrica agitur (1591).

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